mardi 23 février 2010

Un lieu où

Les lieux ne vous trahissent jamais d’eux-mêmes  
que de la main des hommes qui les transforment   

Les lieux ça apaise de savoir qu’ils sont toujours là 
pour nous accueillir quand ça va mal 
avec leurs odeurs et leurs silences de petits bruits impartageables

mercredi 17 février 2010

Contre

Je suis contre totalement contre ridiculement contre petitement contre bêtement contre inutilement contre rageusement contre rigoureusement contre sans raison contre vainement contre stupidement contre 
et ça ne sert à rien  
      ça épuise 
           ça fait les mots vides

jeudi 11 février 2010

derrière la fenêtre#4

























ce matin neige
le laurier rose est blanc

on a de la chance
au coeur de cet hiver noir
d'avoir deux fois du blanc

mardi 9 février 2010

lundi 8 février 2010

Lecture à voix haute

Pourquoi n'a-t-on plus le courage d'aller écouter des mots autres que ceux qu'on entend, qu'on dit toute la journée, ces mots qui disent le monde, qui nous parlent de nous dans le monde, qui tentent une ouverture dans le mur ?
Qu'est-ce qui, dans le quotidien répété de nos journées, nous fait dire : pas le courage ce soir ou à quoi bon ou à quoi ça sert ?
Evidemment, ça ne sert à rien cet autre usage de la langue. Mais ça ouvre des horizons, à force on n'arrive même plus à les imaginer.
Alors quand on sera arrivé au bout du bout de tous nos combiens - combien de temps, combien d'argent, combien d'amis, combien d'amour - il restera quoi dites-moi à part le vide et un silence épais comme un vieux brouillard ?
Et aussi dites-moi combien - puisque combien est le propos - resterons-nous à résister encore, à nous démener pour que ces mots vivent autrement que dans des livres fermés, classés sur des rayonnages bien rangés ? Combien resterons-nous à croire que oui parfois il suffit d'une phrase pour moins pencher ?
Combien resterons-nous quitte à dormir debout le lendemain, quitte à perdre pour finir, l'usage de la langue du buro ?

dimanche 7 février 2010

ce qu'on nous dit

ce qu’on nous dit
ce qu’on nous fait croire
ce qu’on veut nous faire croire
ce qu’on arrive à nous faire croire
ce qu’on accepte de croire
ce qu’on nous dit
tout ce qu’on nous dit
ce qu’on laisse dire
tout ce qu’on laisse dire
ce qu’on veut entendre
ce qu’on veut pas entendre
mais qu’on entend quand même
et qu’on laisse dire
en se taisant
ce qu’on nous dit
ce qu’on se laisse dire
ce qu’on accepte d’entendre
des fois on voudrait pas
tout ce qu’on nous dit
les mots vides
pas entendre est difficile
ce qu’on nous dit
tout ce qu’on nous dit
ce qu’on nous répète
tout ce qu’on nous répète
on a l’air de nous poser une question
mais c’est une affirmation
ce qu’on veut nous faire croire
ce qu’on arrive à nous faire croire
tout ce qu’on arrive à nous faire croire
tellement ça fait peur
si on y regarde bien
la peur derrière le bruit des mots
on est glacé d’effroi
on est sans voix
on est muet
la peur derrière nos silences
tous nos compromis
on n’y peut rien et c’est comme ça et qu’est-ce que ça fait ?
la peur et le conditionnel
ce qui reste à la pensée
le conditionnel pour se conjuguer